Retour de Montreux
Voici mon article sur le concert de Montreux:Expectative
Depuis peut être le Zénith 86 jamais un show Princier n'avait autant suscité d'attente que cette prestation au Montreux Jazz Festival. Fondé par Claude Nobs en 1967 le festival helvétique a su, depuis plusieurs décennies déjà, prendre le tournant d'un éclectisme musical qui lui permis d'accueillir Deep Purple, David Bowie, George Clinton, et bien d'autres, sans jamais perdre une once de sa flamboyante réputation.
La prestation de Prince au festival de jazz de Montreal en 2002 avait relancé les espérances les plus folles. Mais voila: Prince ne visita pas l'Europe dans les cinq années qui suivirent. Il faudra donc attendre 2007 pour que le rêve se réalise, même si les deux événements ne peuvent être liées directement.
Claude Nobs avait sollicité Prince à de nombreuses reprises les années précédentes. Les deux hommes se connaissent bien: Nobs avait participé à l'organisation de la première tournée de Prince en Europe, en 1981. Mais c'est la star qui a finalement décidé de venir à Montreux: Nobs n'obtenu la confirmation de sa venue qu'une quinzaine de jours avant la date prévue, même si les rumeurs entre fans avaient anticipé l'événement. Il faut dire qu'une mystérieuse "surprise jazz night" restait insensiblement inchangée dans le programme du festival.
Course aux billets
L'annonce officielle a été faite le 6 juillet, et dès le lendemain les billets furent mis en vente. Malgré une mise à disposition sur internet, ce sont principalement les résidents suisses s'étant déplacés dans les magasins et les points de vente Ticketcorner qui purent obtenir les places. La totalité des billets ont été vendus en moins de dix minutes, du jamais vu dans le cadre du festival! une poignée de places furent également mises en vente le soir même du concert.
Dans ces conditions, obtenir des places fut particulièrement compliqué pour les fans: de nombreuses personnes ont acheté les billets en masse pour les revendre avec une certaine plus value. Les places fosses, vendues 129 francs suisses (70 €), se revendaient plus de 300 francs dans les minutes qui suivirent la vente de billets. Le soir du concert, la côte est monté jusqu'à 800 francs suisses (435 €).
Fort heureusement, la solidarité des fans suisses permis à un bon nombre de fans français d'obtenir des places. Il était également assez facile d'en obtenir le jour même pour un prix oscillant entre 200 et 250 €, mais il fallait oser faire le déplacement les mains vides!
Arrivée sur place
Départ de Paris en voiture à 09:15 pour une arrivée honnête à Montreux à 15:39, le voyage s'est passé sans soucis. Sur place, certains fans avaient convenu d'un lieu de rendez vous au bar "Le Tropical", sur les quais du bord du lac. Pour un premier concert en Europe depuis cinq ans, il était clair que les fans purs et durs seraient légion: il était donc facile de reconnaître tel ou telle personne, parfois un pseudo sur le forum, ou simplement un visage connu et des fans d'autres pays (j'ai reconnu un couple allemand qui était au concert de Francfort en 2002).
La ville de Montreux était en effervescence pour ce concert: les gens dans la rue s'amusaient à reconnaître les fans de Prince, les unes des journaux ne parlaient que de cela, la foule amassée devant l'auditorium nous a soudain rappelé d'immenses souvenirs d'attentes devant les salles de concerts.
A l'intérieur du complexe "Média Center" je retrouve Sébastien, mon contact-fournisseur de billet que je ne remercierai jamais assez. Rapidement, je vais échanger le précieux sésame contre le bracelet vert qui me permettra d'entrer dans la salle tout à l'heure. Il y a peu de monde devant l'entrée, à peine une quinzaine de personnes. Pas de raison de paniquer: profitons en pour découvrir l'endroit et nous balader tranquillement sur les quais, pour apprécier les stands où se mélangent odeurs de merguez grillées et de paella. Petit arrêt au niveau du fameux bar "Le Tropical" pour faire connaissance avec un groupe de fans. Quel bonheur d'être là, quelle joie de vivre ces instants. C'est quasiment irréel, pratiquement subliminal. Dire qu'il y a encore quelques jours, on y aurait pas cru.
Devant l'entrée
Dix huit heures. Le moment est venu de rejoindre les fans les plus irréductibles, assis devant l'entrée de la salle. On est alors une soixantaine, mais rapidement la foule va grossir et largement se répandre derrière nous, jusqu'au milieu du hall. Je croise encore de nombreuses têtes connues, on se fait parfois des signes de loin, des sourires, "ah tiens, toi aussi tu es là"... Une heure plus tard, l'équipe de sécurité arrive et commence à toucher aux barrières en métal. Réaction stupide mais immédiate: toute la foule se lève. Début de la compression. Mais ça va, on est en Suisse :)
Devant nous, trois portes d'entrée sont matérialisées. Ces trois accès sont actuellement bloqués par une barrière disposée transversalement. C'est là que tout se corse pour l'équipe de sécurité (des étudiants recrutés pour l'occasion!): comment déplacer cette barrière sans que la foule en délire ne s'engouffre dans les accès? Malgré les conseils avisés de Phiphi, un fan local, la responsable de la sécurité, une jeune femme blonde, prend la décision d'entrouvrir un seul accès pour laisser passer les fans au compte goutte.
Ce fut évidemment le carnage. Dès que l'accès fut ouvert, un énorme entonnoir humain se forme et les fans se glissent, un par un, dans l'étroit boyau. Ca pousse très fort pendant quelques minutes. Les filles hurlent car elles ne peuvent plus respirer. Les garçons usent de leurs forces pour repousser ceux qui appuient derrière. Sans compter les foies enfoncés par un coin de barrière, les pieds écrabouillés, les chevilles tordues. Mais d'une certaine manière, cet épisode est vécu comme un folklore: globalement, tout s'est bien passé et l'humeur est restée joyeuse. On allait pas se formaliser pour si peu.
Fouille très sommaire ("videz vos poches s'il vous plait" lol), puis course dans les escaliers pour monter jusqu'à la salle. Nouvel arrêt devant les immenses portes en bois donnant accès à la fosse. Recommandation du portier, un étudiant lui aussi: "allez y doucement". Tu parles Charles. Nouvelle cohue, et nouvelle course cette fois en direction de la scène.
L'attente
La salle est superbe, toute en bois. Les gradins sont assis, mais situés très en retrait par rapport la scène. Bien que la climatisation fonctionne correctement pour une salle de cette taille, la chaleur prend le dessus et on se dit que pendant le show ce sera chaud.
Finalement l'attente n'a pas été aussi longue que cela. J'avais crainte d'un début de concert à minuit, mais vers 21h40 Claude Nobs fait son apparition sur scène. Après un speech d'introduction, il nous explique que Prince a souhaité ni caméra ni appareil photo ni enregistrement: "Prince souhaite que vous restiez concentrés sur la musique" dit-il, "ce concert a lieu entre lui et vous". Cinq minutes plus tard, le show commençait.
Jazz Cuisine
La mélodie de "When The Saints Go marchin In" jouée aux cuivres résonne alors dans l'auditorium Stravinski. Greg Boyer au trombone, Mike Philips au sax, William Lee Hogan à la trompette, marchent vers le centre de la scène. Après quelques instants, Cora Coleman (batterie) et Josh Dunham (basse) appuient le tout d'un rythme soutenu. Morris Hayes est aux claviers, tout comme Renato Neto. Les Twinz (deux danseuses jumelles) ne sont pas présentes.
Brusque arrêt à la fin du morceau: les trois cuivres restent figés, le noir total se fait. Soudain, une silhouette se dessine sur la gauche. Un costume, un chapeau: c'est LUI. Dans un silence musical mais sous les cris d'une foule en délire, il parcourt la scène de long en large et repart sans dire un mot.
S'ensuit alors une demi heure d'improvisation jazz menée par Prince comme un chef d'orchestre, toujours sans dire le moindre mot. Il consent toutefois à prendre sa guitare pour un solo de 30 secondes, avant de la reposer. Le medley jazzy est en fait une compilation de: It Don’t Mean A Thing [Duke Ellington] - The World Is A Ghetto [War] - Footprints [Miles Davis] - Down By The Riverside [traditionnel].
L'enchaînement habituel des shows de Las Vegas reprend alors avec "Satisfied" que Prince introduit par un feulement (premier instant au micro de tout le concert). La version, jouée avec conviction dans une ambiance Soûl à souhait avec mimiques et pas de deux, s'étend pendant six ou sept bonnes minutes. Pendant le solo de saxophone, Prince ordonne à Mike Philips de "satisfaire cette femme" désignée du doigt dans le public.
So many hits...
Pour avoir vu les set lists des shows de Las Vegas, je ne me suis pas étonné de l'apparition de "Girls & Boys" à cet endroit du show. La version 2007 manque à mon avis d'un réel groove mais elle fut tout de même un moment très fort du concert avec une foule enfin prête à accueillir comme il se doit son invité.
La chaleur et la moiteur dans la salle commencent à se faire cruellement sentir. A tel point qu'il est préférable de ne pas trop s'exciter si on ne veut pas se retrouver trempé de sueur.
A ma grande surprise, Prince enchaîne alors avec "Purple Rain". Version courte (refrain + guitare), mais suffisante pour me faire douter de la tournure du concert. OK il a fait une intro jazzy et maintenant, il va nous faire un concert best-of?
Semble t-il que non car nous avons droit à un nouvel intermède musical: prince quitte la scène et Renato et Mike jouent "What A Wonderful World" dans une version sensiblement étirée. C'est ensuite Shelby Johnson qui prend le lead avec une version plus que correcte de "Love Is A Losing Game" d'Amy Winehouse. Sur ordre de Prince revenu prendre sa guitare, elle enchaîne avec "Sweet Thing" [Rufus & Chaka Khan]. Prince poursuit dans le old school mais casse une fois de plus le rythme avec un "Gotta Broken Heart Again" qui ressemble quand même beaucoup au "Satisfied" du début.
Le groupe, globalement, est bon mais je ne dirai pas qu'il s'agit du meilleur groupe que Prince n'ait jamais eu. Les deux guest star principales sont Renato Neto et Mike Philips. Le clavier brésilien propose toujours des effets électroniques bien placés et des parties de piano fantastiques. Le saxophoniste en met plein les yeux, mais à la manière de Candy Dulfer: c'est à dire qu'il démontre plus son bonheur d'être là qu'une réelle virtuosité technique avec son instrument. A noter que Mike Philips est également excellent au vocoder, un instrument très utilisé dans les années 80 par le groupe Zapp et qui déforme la voix.
Les autres membres du groupe sont aussi mis à contribution mais quelque peu en retrait. La section rythmique fonctionne bien mais Cora Coleman ne frappe pas très fort sur sa batterie et Josh Dunham est un discret bassiste. Encore plus discret, Morris Hayes semble s'effacer complètement derrière Renato Neto. Shelby Johnson est une meneuse de revue efficace, et une chanteuse motivée.
Ceux qui attendaient le funk ont du se régaler avec l'excellente version de "Musicology" durant laquelle Prince empoigna sa basse pour un solo simple mais efficace. Shelby reçoit pour instruction de faire monter des gens sur scène et Prince enchaîne avec un inédit souvent repris en concert: "Prince & The Band". Un furieux "Play That Funky Music White Boy" [Wild Cherry] démarre alors et comme à vegas, Prince demande à un des garçons monté sur scène de chanter la chanson. Le pauvre gars a bien essayé mais aucun son n'est sorti de sa bouche. "Essayez en français!" propose Prince.
Poursuite des hostilités avec un étonnant "I Feel For You" joué comme lors du Musicology Tour (en réalité, Prince l'avait déjà joué à l'aftershow du First Avenue une semaine plus tôt mais je ne l'avais pas en tête), suivi comme en 2004 par une excellente version de "Controversy" pulsée par les cuivres.
Vient alors la reprise de "Crazy" de Gnarls Barkley, hit énorme en 2006 et très correctement interprété par Shelby J même si la présence de ce titre est discutable dans un concert de ce type.
Baisse de tempo avec un "Nothing Compares 2U" pourtant joué tant de fois, mais la version proposée ici passe sans aucun dommage, elle est même plutôt agréable. L'intro de "7" surgit alors, et Prince chante intégralement la chanson avant de partir sur un mini jam autour de "The Song Of The Heart" de la BO de Happy Feet.
Retour aux classiques rock avec "Come Together" des Beatles, pour lequel la foule participe grandement et du coup la chaleur insoutenable revient. La version est magnifique et bien péchue. Prince demande alors si on veut entendre du neuf ou du vieux. Les réponses dans la salle sont mitigées, personne n'osant réellement donner son avis. Prince enchaine alors avec une nouvelle version de "Take Me With U", mais après le premier refrain il dit "je préfère le neuf" et enchaîne avec son dernier single: "Guitar"! Sublime version qui permis aux sceptiques de vendre leur âme au diable et de de venir fans de la chanson.
Nouveau break de quelques minutes, le groupe sort et c'est le moment du rappel. Le foule crie. Prince revient seul sur scène. Je m'attend à un set acoustique mais pas vraiment puisque c'est la guitare électrique que Prince prend. Mais il joue bien seul, devant son micro et entame un "Little Red Corvette" bienvenu, suivi d'un "Sometimes It Snows In April" repris en choeur par la foule. Renato Neto est venu prêter main forte à Prince avec un peu de piano.
Voila, Prince quitte la scène et c'est fini pour de bon car Claude Nobs revient en transes au micro pour nous dire que Prince a livré un show admirable de près de trois heures, spécialement pour le public de Montreux.
Interlude
Dès le show terminé, le public quitte la salle doucement. Il est un peu plus de minuit et nous sommes des loques humaines. Transpirant et desséché, je n'ai qu'une envie: boire de l'eau. Il nous faut plusieurs minutes pour rejoindre les quais à l'extérieur. Le premier stand est pris d'assaut. Les bouteilles d'eau de 50 cl passent de main en main, j'en descends trois d'affilée. Le temps de reprendre nos esprits et d'échanger quelques mots avec les fans aux alentours, le second besoin immédiat est de s'assoir. On décide de marcher un peu sur les quais pour trouver une terrasse de libre, ce qui se fait sans trop de difficultés. On reste ainsi quelques minutes, en regardant passer les gens qui se dirigent vers le Montreux Jazz Café.
Nos oreilles reprennent suffisamment de leurs fonctions initiales pour que nous entendions à plusieurs reprises le nom de "Jazz Café". Il faut dire qu'une persistante rumeur avait parcouru le festival tout l'après midi. Mais je me dis qu'après le show que Prince vient de donner, il a épuisé son répertoire de Jazz Cuisine, et qu'un aftershow est désormais fort improbable. Quel homme arrogant je suis! Sachez qu'il ne faut jamais penser tout connaître de Prince, que ce lutin extraordinaire est toujours capable de vous surprendre même là où vous l'attendez.
Par sécurité ou par instinct, peu importe, on décide d'aller jeter un coup d'oeil. L'entrée est à deux pas, il y a une équipe de sécurité mais aucune fouille n'est pratiquée et l'entrée est immédiate et gratuite! L'aftershow me semble alors encore plus improbable. Le café est immense (600 personnes dit on) et une DJ passe des standards funky. Il y a bien une scène mais aucun instrument ou signe de vie. On fait le tour, on monte à l'étage où se trouve un autre bar ainsi qu'un carré VIP actuellement vide. En continuant notre visite, on arrive de l'autre côté de la salle où se trouve une galerie en mezzanine avec des tables. On décide de s'installer à une table très bien placée juste au dessus de la scène. C'est alors qu'on aperçoit Raphy et plusieurs autres fans agglutinés au bord de la scène. Il est clair que quelque chose va se passer!
Rapidement, la salle s'anime: des membres du groupe sont aperçus dans le carré VIP. Vers 2h45 Prince apparaît dans un superbe costume marron et un chapeau. Il fait mine de sauter par dessus la barrière. Le public en contrebas devient chaud bouillant. L'ambiance est véritablement électrique.
Brick House
La scène s'anime aussi tout à coup et des instruments sont rapidement installés. Oui, il y aura un aftershow! Il est trois heures pile quand le groupe arrive sur scène, et c'est Cora Coleman qui ouvre le show avec le beat de "Brick House", mais Prince et Shelby n'arrivent que quelques minutes plus tard après des solos de cuivres, un parapluie ouvert dans les mains.
Le morceau démarre, le public répond "she's a brick... house!" ; Shelby J assure l'ambiance en bougeant les bras vers le public, Prince livre un show intense et le public est chauffé à blanc. Tout va alors très vite. Le morceau s'enchaîne sur une version nourrie de "3121" jouée sous forme de jam (Prince pousse Renato de son piano et joue au clavier, normal il n'y a pas de guitare sur scène!) encore une fois le public participe au spectacle en répondant aux sollicitations de Prince.
Tout à coup Prince se tourne vers l'arrière de la scène où se trouve un Claude Nobs dansant comme un gamin et lui fait un signe: "couic", et il quitte la scène aussi rapidement. C'est pas vrai, c'est déjà fini? deux morceaux et au revoir? Honnêtement, même si tout le monde en voulait beaucoup plus il était clair que Prince ait pu s'arrêter là et cela serait resté un aftershow d'anthologie.
Nobs vient sur scène, prend le micro et demande au public d'hurler "PRRRIIIIIINNNNNNNCE" il était véritablement déchainé. Il tenta tant bien que mal d'expliquer qu'il ne faut pas être déçu, que Prince est venu spécialement à Montreux, qu'il doit repartir pour Los Angeles, etc... mais lui même n'en croyais pas un seul mot, il se ravisa et nous demanda encore, "si vous voulez qu'il revienne, criez: PRRRIIIIINNNNNNCE !!". Après plusieurs interminables minutes, les cuivres reviennent sur scène et démarrent "The Chicken", une reprise des JBs. Prince n'est toujours pas sur scène mais on devine que Nobs est dans les coulisses, en train d'essayer de le convaincre.
Et finalement le revoilà: Prince revient, il lance un "Get On The Boat" mémorable avec une Shelby déchaînée, il arpente la minuscule scène de long en large et achève la foule d'un groove monstrueux. On ne comprend presque plus ce qui se passe, tout défile trop vite, et c'est déjà la fin. Prince ressort de scène immédiatement suivi de ses musiciens.
Sortie
C'est fini, nous ressortons presque immédiatement du jazz café. On ne prend même pas la peine d'échanger quelques mots avec les autres fans puisqu'on est déjà tous d'accord: Prince à Montreux, ça se devait d'être exceptionnel et cela l'a été. Même si l'aftershow fut très court (35 minutes) personne ne s'en est plaint car les cinq années d'attente ont été largement rassasiées. Tout ceci est donc une parfaite entrée en matière pour les shows de Londres en août 2007!
Musiciens :
Cora Coleman Dunham : batterie
Josh Dunham : basse
Renato Neto : claviers
Morris Hayes : claviers
Shelby Johnson : vocal, tamborine, percussions
Greg Boyer : trombone
Mike Philips : saxophone
Lou Hogan : trompette